Ma bio

Synthétique par confort, elliptique sans remords, je tente une brève généalogie…
 … quelques bribes de mon histoire dotées  du fil conducteur : « d’où je viens ? ».

Mon nom ALLAL est clairement issu du moyen-orient. Ma mère est française, catholique ; mon père est né en Algérie. Sa mère est une grande et jeune femme blonde du nord de la France arrivée en Algérie par quête d’exotisme… Son père, petit-fils de nobles exilés russes, est originaire d’un petit village aux portes du désert. Sa famille paternelle est composée d’orthodoxes, juifs et musulmans.

Peu de personnes savent que les religions ne sont clivantes que lorsque les Etats les condamnent à jouer un rôle politique. Dans les villages, chrétiens, juifs et musulmans se marient entre eux car cela ne pose aucun problème. Seules comptent les richesses, terres et têtes de bétail composant la nouvelle union. La religion n’est qu’une tradition qui ne dérange personne jusqu’au Décret Crémieux…. qui divisera musulmans et juifs.

J’ai donc dans mon sang de multiples nationalités et ma famille a épousé les 3 religions monothéistes. J’ai été élevé dans la tradition catholique par ma mère ; j’hérite d’un mélange d’islam et de judaïsme par les parents de mon père, lui-même peu attiré par le fait religieux.

En conséquence, si je prône la liberté absolue de conscience et le droit à chacun de vivre sa propre spiritualité, je suis athée, républicain et laïque humaniste.

Je suis né en Allemagne car mon père y était militaire. Je suis élevé dans la rigueur, au sein d’une famille où les enfants n’ont pas droit à la parole… ni à grand chose.

Classique à l’époque, cette enfance « sèche » et frustrante me donna très tôt envie d’agir, faire, entreprendre, d’aller vite et loin.

Ma grand-mère, amusée que je naisse en Allemagne me donne un prénom germanique : Aldrick. Un acte qui résume la vie d’une femme qui s’adapte et innove envers et contre tous…

Mon grand-père, excédé que je naisse dans le pays qui a capturé, torturé et assassiné son père me le reprochera toute sa vie. Difficile de pardonner la mort de son papa à ce peuple…

Je m’oppose à cette étroitesse d’esprit mais je comprends.

Ce grand-père revanchard est désormais décédé. L’espoir d’une réelle harmonie européenne a chassé la haine. Vive l’Europe !

Dans ma famille, il faut se battre pour exister ; c’est une chance pour un caractère volontaire comme le mien, c’est plus dur pour celles et ceux qui attendent tendresse et bienveillance de leur famille…

Seule échappatoire à cette enfance morne : les scouts de France et l’athlétisme ; l’aventure, la débrouille et l’engagement physique et psychologique. Les entraînements par pluie ou froid comme les compétitions m’ont beaucoup apporté : goût de l’effort, confiance en moi et plaisir du dépassement. La vitesse d’un 100 m, le jet d’un disque et le saut en hauteur ont dirigé et orienté mon énergie comme mes peines…

Les étés de mon enfance sont tous identiques. Nous partons dans le Tarn s’ennuyer à mourir. Je prête alors main forte à Alain, l’agriculteur du hameau. Je découvre la persévérance, le recommencement sans fin, la force physique brute, le muscle utile à la nature et à la vie. Je participe activement aux travaux agricoles estivaux. Grâce à ma très bonne condition physique, j’éprouve une très grande satisfaction à envoyer des milliers de bottes de foin le plus haut possible sur une remorque qui accélère inexorablement dès que mon rythme est soutenu…

C’est mon premier « travail rémunéré »… par une soupe roborative d’un goût inimitable le soir, autour d’une table rendue silencieuse par la fatigue mais surtout par le merveilleux sentiment d’être utile ; même si à 5h du matin, l’irritable appel du klaxon du tracteur , me semblait vraiment brutal…

En 1993, je passe le BAFA, fait ma PMP (Préparation Militaire Parachutiste), passe le baccalauréat, vends des magazines via l’OFUP dans les lycées et universités. Je dois me débrouiller seul et subvenir à mes besoins sans aide. Même si j’en paye le prix fort, ma liberté est totale !

De 1993 à 1996, je suis animateur : je fais l’accueil le matin, la surveillance des repas à midi, les études dirigées le soir, l’animation tous les mercredis et vacances scolaires. Je fais tant d’heures que je deviens l’un des animateurs les plus payés de mon village.

En 1996, à 21 ans, je commence à enseigner : la passion me saisit violemment. Quel bonheur de faire réussir chaque étudiant ! Quelle satisfaction immense d’être « le meilleur prof » ! Pourtant, je n’ai jamais autant travaillé.

En 1998, j’enseigne 31,5 h de cours par semaine avec plus de 15 matières différentes, 4h de sommeil par nuit pendant des mois ; pourtant, je n’ai jamais autant été en forme !

En 2000, à 25 ans je crée ma première école le Cours Diderot ex nihilo, avec seulement 2000 euros (13000 francs). J’y enseigne, y fais le ménage le dimanche et y travaille de 7h à 23h tous les jours, we compris.

J’en ouvre une 2e, une 3e, j’achète systématiquement l’immobilier car je convaincs les banques que le loyer sera moins cher…

En 2020, sur 17 campus, mon groupe emploie 400 personnes . Nous formons chaque année des milliers d’élèves et étudiants.

Au total plus de 50 000 étudiants ont été formés chez nous. Quelle fierté ! 

Un collège épouvantable où l’ennui le dispute à l’insolence de l’élève Aldrick qui ne tient pas en place.

Le concours d’entrée au Lycée Militaire pour devenir pilote de chasse : une motivation, une réussite. Mais la myopie vient contrarier mon ambition ; je dois me résigner à abandonner ce projet qui m’habite pourtant depuis très longtemps.

Il s’agit de mon premier « échec formateur » ; le premier à me donner une leçon ; la leçon à laquelle personne n’échappe : il y a des combats inutiles ; il faut être stoïque ou fataliste. Ce qui m’arrive est peut-être injuste mais c’est comme ça ; je dois accepter mon sort. Je serai donc stoïque car j’accepte la douleur, et fataliste car je me résigne aux contingences contre lesquelles je ne peux rien.

Le Bac C (scientifique) en poche, je pars en fac de Philosophie au grand dam de mes enseignants qui m’imaginaient en Math Sup…

Grâce à une bourse au mérite, j’effectue ma licence aux Etats-Unis. J’y enseigne jusqu’à 20 heures par semaine ; la passion est née ; enseigner pour changer le monde.

Mon Master Philosophie Morale et Politique obtenu, j’enseigne enfin à 100%.

Mettre logique et rigueur au service de la réflexion m’attire encore aujourd’hui. Seule la rigueur scientifique permet d’échapper à l’ostracisme intellectuel.